15 décembre 2008

Malheur aux barbus

D'habitude, à cette période de l'année, comme tout un chacun, j'aime bien faire ma liste des plaisirs de l'année écoulée. Ou, plus précisément, établir ma sélection d'albums. Mais pas cette fois.

Pourquoi ? Parce que 2008 m'a ennuyé, globalement, voilà. Pas de grande révélation en ce qui me concerne. Pas de flash. Rien que je me sois pris dans la gueule.

Je sens tout de suite la brigade conformiste du bon goût - disons, ceux à qui La Blogothèque sert d'infaillible boussole - prête à me tomber dessus : quoi ? Et Fleet Foxes, alors ? Et bon Iver, hein ? Et Department Of Eagles, c'est du pipi de chat, peut-être ?

Heu, bien, non. Je sais. Ces garçons sont éminemment respectables. Ont toutes les bonnes références. De l'intelligence. De la sensibilité. Et tout. Et tout. Je peux même leur reconnaître du talent. Et éprouver du plaisir à les écouter.

Mais quand même, à force, toutes ces barbasses (Dep. of Eag. sont glabres, je sais, mais ils l'ont sous la peau, leur barbasse), toutes ces chemises à carreaux ou t-shirts avachis, ça me donne des envies féroces d'électricité. D'énergie sexuelle. D'insolence et de fraîcheur.

En fait, tout ça, c'est une question de contexte. Quand on nous bassinait avec les groupes en The produits en batterie, je les aurais accueillis comme le messie, nos barbus. Mais là, avec cette emprise insolente sur le paysage musical, ils me donnent envie d'invoquer un nouveau retour du rock. Mais pas trop érudit, pas trop référencé, merci.

Sinon, ça va vite être rasoir, cette affaire.

Photos : Christoph ! (Bon Iver), Justin Vernon/Jagjaguwar (Bon Iver)