29 août 2008

Bad day ?

Non. La première vrai journée de Rock en Seine 2008 (n'étant pas maso, j'ai poliment évité RATM), sous la grisaille, a connu quelques éclaircies musicales. A commencer par Apocalyptica, sur la Grande scène, en début d'après-midi. Rien de tel pour se réveiller que quatre grands chevelus Finlandais conjuguant leurs chères études de violoncelle et leur goût pour le metal. C'est crétin, d'accord, mais tellement jouissif de les voir headbanger en reprenant aussi bien "Enter Sandman" que "In The Hall Of The Mountain King" d'Edvard Grieg («notre premier musicien nordique de black metal», à dire avec l'accent guttural de rigueur).

La Finlande étant une terre de contraste, elle est aussi le pays d'origine (avec la France) d'Olivia, chanteuse et guitariste de The Dø. Sur scène, les légères réserves que pouvait encore susciter leur premier album s'envolent. Le duo (renforcé par un batteur puissant et subtil) justifie toute la hype qui l'entoure. Charme, grâce, énergie, sens de la dynamique et du contraste (de la dance au sludge), présence, originalité, voix flûtée de femme-enfant d'Olivia, une poignée de chansons mémorables ("At Last !", "On My Shoulders") : comme diraient les Anglo-Saxons, qu'y a-t-il là qu'on ne puisse pas aimer ?

Et R.E.M. ? Décidément sorti du coma qui m'avait fait me demander pourquoi j'avais pu être fan du quatuor d'Athens, il y a des lustres. A l'image de Peter Buck, qui accumulait la mauvaise graisse au fil des ans, le R.E.M. 2008 s'est débarrassé de sa surcharge pondérale de sérieux et semble à nouveau prêt à en découdre. Trop bien huilée, la machine, selon certains ? Pas d'accord ! La fluidité a toujours été une des qualités maîtresses des Athéniens (n'ont pas écouté les Byrds pour rien, à un âge impressionnable). Et, qu'ils revisitent des morceaux choisis de leur répertoire ("What's The Frequency Kenneth", "Drive", "Electrolite", "The One I Love", "Fall On Me", "Orange Crush", "It's The End Of The World", "Losing My Religion" et "Man On The Moon" en rappel) ou passent en revue Accelerate, leur enthousiasme et leur joie de jouer retrouvés font plaisir à entendre. Et à voir, avec un Michael Stipe rayonnant et une bonne utilisation des écrans vidéo.

Egalement vu ou aperçu, en vrac : Infadels, piétons. These New Puritans, sacrée bande d'anguleux restés coincés sur le néo post-punk circa 2003 - démodés. Serj Tankian, barbiche inchangée, toujours metal, mais ascendant pompier. Narrow Terence, fruit des amours entre Tom Waits et un violon tzigane. Dirty Pretty Things, juste sympa, plus en place que Babyshambles, mais avec de moins bonnes chansons. Kaiser Chiefs, gros succès, pour amateurs d'hymnes pour stades anglais, supporters avinés, et chanteur mouillant sa chemise jusqu'à aller chercher le cameraman à 30 mètres de la scène. Et Tricky, gros punch, mais donnant plus l'impression d'être un MC invité qu'un chef de bande - dommage.  

Pour finir, un petit jeu. C'est facile, ça ne coûte rien et ça ne rapporte pas plus. Saurez-vous rendre à chacun sa reprise ? En lice : Infadels, Hot Chip et Serj Tankian d'un côté, et de l'autre "Money Money Money"(Abba), "Nothing Compares 2 U" (Prince) et "Sweet Dreams (Are Made Of This)" (Eurythmics)...


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