26 septembre 2008

Bond pour le service


La chanson de générique pour James Bond, c'est un genre en soi, avec ses règles. Un peu comme la chanson Eurovision, avant le déplorable laisser-aller de ces dernières années (ou décennies, pour les thèmes de 007).

N'empêche, le genre, avec ses figures imposées (accords suspendus pour créer le mystère, orchestrations majestueuses et cuivrées), a connu de franches réussites. Comme "Goldfinger", interprété par Dame Shirley Bassey (musique de John Barry, l'auteur du fameux thème pour guitare électrique, et premier époux de Jane Birkin - la reprise de Magazine n'était pas mal non plus), ou "Live And Let Die", une des meilleures chansons de Wings, ce qui n'est pas rien (avec son break nerveux qui servait de générique à L'Heure de vérité). Voire "A View To A Kill" des affreux Duran Duran, mais ça ne regarde que moi.

La dernière réussite en date est toute fraiche, et signée Jack White. Le leader des White Stripes et protagoniste des Raconteurs, loin de se montrer gêné aux entournures par la commande, prend un malin plaisir à honorer le cahier des charges tout en tirant tout naturellement "Another Way To Die" vers son terrain de jeu - batterie hénaurme à la Meg, phrases de piano sui generis, riffs de cuivres rappelant les derniers White Stripes et Raconteurs, et bref solo de guitare façon chat étranglé par la pédale d'octave, son arme secrète. Alicia Keys se révèle là une partenaire plus que pertinente pour un duo à haute tension sexuelle (vous savez, le genre de truc qui rend les Kills si bandants). Sûr qu'à faire affaire comme ça avec un Mr White, la mignonne ne va pas arranger son cas auprès des brothers les plus obtus, qui l'ont déjà taxée de racisme quand elle a affirmé qu'elle en avait marre de tous les crétins de Panurge qui croient cool de se conformer aux stéréotypes ghetto en se la jouant mac ou gangsta.

Autant dire que la course au singole de l'année semble jouée. Comme, pour moi, le titre de musicien mainstream de la décennie (précédents détenteurs : Beatles, Bowie, Prince et Beck).

PS : Si vous voulez vous délecter de la chose avec un son meilleur que sur ce clip aimablement concocté à la maison par un DailyMotioneur, c'est sur le site de Jack White que ça se passe....

2 commentaires:

dpc a dit…

Les trois notes de piano me font penser à You Don't Understand Me sur le dernier Racs. À part ça je la trouve effectivement réussie même si l'accrochage n'est pas encore plein et entier. Ça devrait venir.

Ah, et je me permets également de proposer The World Is Not Enough de Garbaidje au Panthéoo7n, mais ça n'engage que moi bien sûr.

Thierry Chatain a dit…

Bien vu pour le Garbage ;-)