8 septembre 2009

Itinéraire bis

Il n'y a pas que dans le rock que nombre de plaisirs délectables se situent davantage dans la marge que dans le mainstream. Le cinéma aussi, ce n'est pas un secret, a son histoire parallèle. Ses petits maîtres et ses grands malades, ses réjouissantes aberrations et ses affligeants navets... et toujours des budgets riquiquis. Ce que ses premiers fans esthètes et activistes, à travers moult fanzines, ont appelé le cinéma bis, à partir des années 60.

Déjà auteur de Cinéma bis : 50 ans de cinéma de quartier, qui abordait ce vaste territoire sous l'angle de ses protagonistes (réalisateurs, acteurs, producteurs...), Laurent Aknin remet l'ouvrage sur le métier, en compagnie cette fois de Lucas Balbo, éminent spécialiste et collectionneur, pour cosigner les Classiques du cinéma bis, chez Nouveau monde éditions.

Sous ce titre en forme d'oxymore (délibéré), 500 films sont analysés avec autant de passion que d'érudition, de Bride of the Monster d'Ed Wood au fabuleux Bubba Ho-Tep de Don Coscarelli, en passant par Danger : Diabolik de Mario Bava, l'Arrière-train sifflera trois fois ou Esta Noite Encarnarei no Teu Cadáver du Brésilien frappé José Mojica Marins, alias Zé do Caixão ou Coffin Joe.

Péplum, porno, spaghetti western, nudies, horreur, blaxploitation et autres se croisent et souvent s'entremêlent (rien n'est interdit dans ce cinéma impur par définition), et donnent au passage envie de voir tous les titres qu'on n'a pas encore eu l'occasion de se mettre sous la rétine. Et aussi d'un volume deux, pourquoi pas ? J'y verrais bien, par exemple, Calamari Wrestler, bizarrerie japonaise où un catcheur transformé en céphalopode reprend sa carrière sans que ça n'étonne vraiment personne de voir un calamar sur un ring...

En attendant, un site comme Medusa Fanzine (qui n'a pas oublié de rendre hommage à Lux Interior) vaut largement le détour. Stay sick, turn blue...

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