Il n’y a pas que les esgourdes, dans la vie. Mais aussi les yeux, entre autres. Et si vous avez envie d’écarquiller les mirettes de bonheur, il y a de pires lieux, jusqu’au 30 mars, que le dernier étage de la Maison européenne de la Photographie. Plus précisément du côté de l’expo Shoji Ueda, une ligne subtile.
Qui ça ? Moi non plus, je ne connaissais pas Shoji Ueda avant d’apercevoir une ou deux photos annonçant l’expo. Ce Japonais, qui a vécu de 1913 à 2000, ne figure pas dans la liste des grands maîtres reconnus de la photo. Mais je l’y rajouterai bien.
Car l’air de rien, celui-ci, qui se définissait humblement comme un amateur, possédait un vrai univers. Défini par un décor privilégié, celui des dunes de sables de Tottori, près de chez lui, au vaste ciel et à l’horizon infini ouvrant sur la mer. Décor où se sont épanouis son don pour les mises en scène légèrement surréalistes, l’observation du temps et des saisons, des gens – sa famille ou des inconnus. Décor qui ne peut évoquer de faire penser aux films de Takeshi Kitano. Décor surtout où s’épanouissent à la fois un sens de la composition, du cadre et de la lumière saisissants, et qu’il est rarissime de trouver porter à un tel degré chez un même photographe.
Ne vous fiez pas aux piteuses reproductions en basse définition de cette page, ce sont bien les tirages originaux d’époque, réunis dans cette lumineuse rétrospective, qu’il faut aller voir. De la pure poésie visuelle, alliant le meilleur de l’Orient et de l’Occident.
Et comme un bonheur n’arive jamais seul, l’excellent galerie Camera Obscura (près la la Fondation Cartier) présente jusqu’au 28 mars une double expo croisée – que je n’ai pas encore vue - d’Ueda et de Jacques-Henri Lartigue, sa référence privilégiée…
Maison européenne de la photographie
Galerie Camera Obscura
Shoji Ueda Museum Of Photography, avec une petite sélection de ses œuvres
Shoji Ueda Office (biographie, bibliographie)
26 février 2008
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