8 février 2008

Coming (very very) Soon


Pour paraphraser Luz, j’aime pas le rock français. Ou plutôt, le rock en français. La langue d’ici se prête mal au binaire, je n’ai que faire des imitations délayées et toujours trop verbeuses de ce qui peut marcher chez les Anglo-Saxons, mixées la voix en avant, et j’y peux rien, mais des patronymes comme Thomas Boulard ne me font pas rêver. Et je préfère ne rien dire, par pure charité et pour ne pas m’énerver, de la vaguelette garage fantasmée par certains critiques atteints sur le tard du complexe Salut les Copains.

Ce qui laisse, grosso modo, deux voies : celle de la pop dandy/déviante, défrichée en son temps par Gainsbourg (qui est mort trop tard, celui-là), et dont les meilleurs champions sont (ou furent) les Little Rabbits (dernière période, celle de La Grande musique) et Katerine (fou furieux ET génial) qui, il n’y a pas de hasard, se sont retrouvés sur la dernière tournée du Vendéen… Et celle du rock in English qui ignore superbement le particularisme français. De Little Bob aux Dogs il y a lurette aux actuels Groovers ou Dimi Dero et autres Holy Curse, qui tournent sans se poser de questions dans les clubs de Tokyo à Melbourne, en passant par Washington, DC, sans être le moins du monde prophètes en leur pays.

Et Coming Soon, dans tout ça, ça vient ? Beuh oui. Prenez une bande de sept jeunes (voire très jeunes, le benjamin n’a pas encore mué) copains (et copines) d’Annecy, Haute-Savoie, soit cinq songwriters-chanteurs et deux choristes. Avec un peu d’imagination et beaucoup de foi, notre clan des sept s’est mentalement transporté quelque part entre Olympia, patrie de K Records, et New York City, berceau de l’antifolk de leurs amis Kimya Dawson (avec qui ils ont enregistré sous le nom d’Antsy Pants), Jeffrey Lewis ou Adam Green. Et, rebaptisés de savoureux pseudos (Alex Banjo, Leo Bear Creek, Ben Lupus, Billy Jet Pilot, Howard Hughes), ils viennent de sortir un premier album, New Grids, que je sens bien parti pour figurer dans mon Top 10 de l’année (je sais, début février, c’est un peu ridicule). Une perle de folk-rock mise en boîte avec peu de moyens, mais beaucoup de cœur, d’idées, de modestie et de culot mélangés, et plus encore de chansons aussi touchantes que contrastées (ça sert d’être cinq à composer).

Pour le coup, je suis presque plus excité de les découvrir ce soir sur la scène de la Maroquinerie, où ils ouvrent la première soirée des Nuits de l’Alligator, que de revoir Okkervil River, en tête d’affiche cette fois… Ce qui, pour un fan du groupe de Will Sheff comme moi, en dit long.

New Grids (Kitchen/Pias)

http://www.myspace.com/starsoon

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'était comment ?? Raconnnte.

Thierry Chatain a dit…

Ce sera pour lundi...