En apparence, Stephen Malkmus n'a pas changé. Il affichait hier soir à la Maroquinerie son éternelle allure de grand dadais, casquette enfoncée sur les yeux et allure mi-provocante, mi-empruntée, le corps (offert de préférence de profil) en déséquilibre.
Le déséquilibre, ou plutôt l'équilibre fragile et toujours menacé, c'est aussi évidemment la caractéristique de la musique du bonhomme depuis les débuts de Pavement. Mais, tout bien considéré, je ne suis pas certain que la voie qui s'affirme au fil de sa trajectoire solo soit forcément la plus gratifiante pour le fan.
Et là, il me faut manger mon chapeau. Je me suis enthousiasmé aveuglément pour Real Emotional Trash, le dernier CD de SM et ses Jicks... avant de m'en lasser rapidement. Pas assez de chansons mémorables, trop de solos impressionnants le temps de quelques écoutes, mais sans mystères.
Et en concert, c'est un peu la même chose. Bien soutenu par les Jicks, SM est irréprochable, mais… bavard. Et ses longs morceaux, pourtant rythmés par des montées, accélérations et décélérations, finissent par se ressembler. Au risque de donner un bon concert, mais un peu linéaire, où l'on a l'impression qu'il ne se passe pas tant de choses. Peut-être, tout simplement, parce que Malkmus est un excellent guitariste, mais pas un guitariste magique.
Heureusement, le rappel sera agrémenté, pour le fun, d'un “Alright Alright Alright” (soit la reprise du "Et moi, et moi, et moi” de Dutronc via Mungo Jerry) où tout le monde se lâche vraiment, sur scène comme dans le public.
Reste comme une impression de s'être finalement davantage amusé avec les chansons délirantes et/ou autobiographiques du toujours excellent Jeffrey Lewis, en première partie (accompagné comme il se doit par son frangin Jack et Yaya Herman Düne).
Et l'idée qu'à tout prendre, la reformation de Pavement, qui semble s'annoncer pour 2009, ne serait pas si idiote…
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