12 mars 2008

Kills Thrills


Il y a des groupes qui ont tellement tout bon qu'ils devraient être des premiers de la classe qu'on déteste. Et puis, non, ils nous mettent dans leur poche. Des exemples ? Sonic Youth. Ou, pour ce qui nous occupe ici, The Kills.

Alison "VV" Mosshart ne se contente pas de chanter comme une PJ Harvey nymphomane, elle est également sexy comme l'incarnation décoiffée du fruit défendu. Et son compère Jamie "Hotel" Hince est un tel fan du Velvet Underground qu'il ressemble à la fois à Lou Reed ET John Cale. Et leur alchimie particulière génère tant de vibrations hautement sexuelles qu'on ne pouvait que les imaginer amants. Jusqu'à ce que la presse people nous informe, l'an passé, que Jamie avait supplanté Pete Doherty dans le cœur de Kate Moss (je n'ai jamais compris ce qu'elle pouvait trouver au Pierrot toxique).

Evidemment, on aurait préféré des nouvelles musicales, No Wow, leur deuxième album, commençant quand même à dater. Mais il fallait encore encore un peu de patience. Récompensée par ce Midnight Boom tout frais pondu.

Moins bluesy/garage que Keep On Your Mean Side, moins minimaliste/grinçant que No Wow, Midnight Boom se la joue volontiers glam et catchy, avec des beats plus dansants, des chansons quasi pop (à quelques abrasives exceptions près) et un refus bienvenu du superflu (12 morceaux en moins de 34 minutes). Même si le son n'a rien à voir, les Kills retrouvent ici quelque chose de la capacité d'excitation superficielle et immédiate du T. Rex de la grande époque, celle qui s'adresse au cerveau reptilien en court-circuitant le cortex. Mmmmm...

Le plus marquant, pourtant, restent les deux ballades qui encadrent la "deuxième face" (j'ai du mal à ne pas considérer Midnight Boom comme un 33 tours qui se serait égaré sur CD - j'attends l'édition vinyle de pied ferme). "Black Balloon" retrouve quelque chose de l'innocence de l'enfance, tout en enfilant magistralement les gimmicks (claquements de mains, percus discrètes, petit riff de guitare insidieux qui arrive sur le tard, note de piano tenue, pont en apesanteur), du grand art. Et "Goodnight Bad Morning" est la chanson que Lou Reed aurait dû écrire pour Nico si elle avait renoué avec le Velvet en 1969.

Un garçon, une fille et une boîte à rythmes, ça fait décidément un tas de possibilités.

Tout l'album en streaming, titre par titre
Leur site officiel
Leur Monespace
(Domino/Pias)

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