17 mars 2008

Sleeping with the TV on


Television - Foxhole

Nerd rock le jour, nerd rock toujours. Même en dormant. Tenez, pas plus tard que l'autre nuit, j'ai fait ce rêve.

J'y apprenais la sortie d'inédits en concert de Cream datant de 1969. Ce dont je me fiche plutôt, même si c'est avec ce trio (et Blind Faith) que Clapton a pu vaguement justifier une réputation totalement largement usurpée (les parties de wha-wha de "White Room" et "In The Presence Of The Lord" déchirent, même si ça me coûte de l'admettre). Non, ce qui m'excitait, c'est qu'en complément de ce live, il y avait quelques titres inconnus de Television , cuvée 69 également. Avec Bob Bert à la batterie !

Et là, c'est le genre de truc qui me fait frétiller. Le pistolet sur la tempe, on ne me fera pas démordre que Marquee Moon reste le plus grand album de 1977 (un des millésimes historiques du rock), d'autant qu'il n'a pas pris la moindre ride. Et je garde un souvenir émerveillé du concert de juin de cette année-là à l'Olympia, même pas terni par le remplacement de Blondie par Teléphone en première partie (il suffirait de patienter quelques semaines pour découvrir Blondie et les Boys à Paris). A la sortie, j'étais prêt à jurer, avec le sens de la réserve qui me caractérise quand je m'enthousiasme, que parmi les dix meilleurs guitaristes de l'histoire du rock, Tom Verlaine était bien huit d'entre eux, et Richard Lloyd le neuvième.

Sauf que... Jusque dans mon rêve, je n'ai pas pu m'empêcher de pinailler. De réaliser qu'en 69, Richard Myers (bientôt Hell) et Tom Miller (Verlaine, pour vous, moi et Patti Smith), âgés d'à peine vingt ans, étaient encore loin d'avoir monté les Neon Boys. Et que ce bon Bob Bert n'avait jamais, au grand jamais, joué avec Television. Avec Sonic Youth, avant Steve Shelley, oui. Qu'il tapait sur des plaques de tôle au sein de Pussy Galore. Qu'il était peut-être bien passé par les Gibson Brothers (pas ceux du tube disco naze "Cuba", non) - non, en fait ; je ne suis pas infaillible dans mes rêves, ce sont Jon Spencer et Cristina Martinez, en rupture de Pussy Galore, qui ont brièvement rejoint les roots rockers new-yorkais. Et que mon homme Bob avait peut-être fricoté du côté des Chrome Cranks (effectivement).

Et voilà comment je détruis mes rêves dans l'œuf. Et me retrouve à me demander si, quand même, il est bien raisonnable d'être aussi nerd. Même la nuit...

(A suivre)

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