21 mars 2008

Requiem pour un tofu



Evidemment, c'est sur Facebook même qu'une bonne âme m'a envoyé ce clip aussi réjouissant que circonstancié.

Donc, non, je ne suis pas le seul à m'être rapidement lassé du plus hype (j'adore comme le français s'approprie des mots anglo-saxons en les vidant de leur sens, par pure ignorance) des réseaux sociaux.

Pourquoi ? That is the question. Avec son corollaire. A quoi sert vraiment Facebook, si on n'en a pas un usage réellement utilitaire (trouver des plans fêtes et/ou cul, faire de la com professionnelle, ce genre) ?

A faire circuler des trucs plus ou moins drôles de façon plus efficace qu'en envoyant des mails.

L'EUROPE VUE PAR LES FRANÇAIS



Mais aussi à faire de vous, de façon généralement involontaire, un agent de spam - qui n'a jamais appuyé par erreur sur le lien "forward to all" en voulant juste avoir le résultat d'un quiz à la con ?

Les quiz et autres applications diverses (Vampires, Pirates, amis à vendre, coups à boire virtuels, et j'en passe quelques centaines, au bas mot) sont d'ailleurs ce qui distingue Facebook de, par exemple, MySpace ou Live Journal. A la fois sa force (on n'a rien trouver de mieux pour perdre son temps sur le Net) et son talon d'Achille (être sans cesse relancé pour ajouter l'application Adoptez un alien, ça use). Bref, on finit par développer ses défenses face à tout ce ludisme viral (quand il ne s'agit pas tout simplement de ces bonnes vieilles chaînes, où l'on prédit malheur à ceux qui les brisent et bonheur aux autres).

Mais finalement, tout cela est secondaire. L'essence de Facebook, c'est de transformer la planète en lycée virtuel. Où il s'agit de paraître cool. En affichant ses goûts, ses activités (forcément passionnantes), son état d'esprit du moment, en une phrase bien sentie, ou les groupes idiots auxquels on appartient (je ne suis pas particulièrement fier d'avoir lancé "qu'attend la France pour célébrer Festivus" ou d'avoir adhéré au "pour que Busty couche avec Pete Doherty").

Un beau jour, le charme s'est rompu. J'ai réalisé que je ne jetais que rarement un coup d'œil sur les pages de mes amis, et que la réciproque était forcément vraie. Et je me suis senti vaguement pathétique. De dépit, j'ai occis mon FluffFriend (un tofu à qui j'avais pourtant offert un intérieur design). Sans aller jusqu'à me désinscrire.

Et je suis retourné au monde réel. C'est que j'ai plein de chose à y faire. Ecrire ce blog. Ou jouer à Guitar Hero sur ma console Wii. C'est vrai, quoi, un karaoké maison où l'on cartonne avec une guitare en plastique sur des morceaux qui, pour la plupart, vous donneraient des éruptions de boutons et de violents vomissements si un petit plaisantin les chargeait dans votre iPod, ça a quand même une autre classe...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'espère que tu as au moins mangé ton tofu virtuel et son intérieur design...
Les calories virtuelles font-elles grossir ?

Thierry Chatain a dit…

Gâcher du tofu, sous quelque forme que ce soit, serait un crime de lèse-soja...