28 novembre 2007
Au cœur des ténèbres
Après coup, bien sûr, on peut la ramener. Citer André Breton, qui aurait pu écrire « La beauté sera convulsive ou ne sera pas » après avoir vu Liars enflammer la Maroquinerie, hier soir. Paraphraser, pourquoi pas, Nietzche (Friedrich, pas Jack), pour évoquer un concert au-delà de la musique et du bruit.
Pendant, pas question de faire le malin. C’est physique, tripal, tribal, sauvage, transe et danse. Pas intello-arty pour un rond. Quelque chose comme une cérémonie païenne d’après la défaite de la civilisation et des convenances, menée à la baguette par Julian Gross, tambour majeur de la bande, et Aaron Hemphill, l’éminence grise multi-instrumentiste. L’impression de se retrouver dans le camp du colonel Kurtz d’Apocalypse Now, ou prisonnier des ados revenus à la loi de la jungle de Lord Of The Flies. Et de trouver ça jubilatoire.
Je ne sais pas si ce sont les origines australiennes communes, mais Angus Andrew, le chanteur/plaisantin/branlotin, costume blanc et gestuelle désarticulée, m’évoque le jeune Nick Cave de Birthday Party. Liars étant d’ailleurs, comme ses augustes prédécesseurs, un de ces rares groupes dont la musique peut faire réellement peur.
65 minutes, rappel compris, mixant à part à peu près égales extraits de They Were Wrong So We Drowned, Drum’s Not Dead et Liars, ce n’est sans doute pas long, mais largement suffisant pour être soumis à un bombardement sensoriel grisant. Avec, en guise de sas pour reprendre pied avec le monde réel, la délicatesse (à tous les niveaux) de “The Other Side Of Mt. Heart Attack”. Comme un rayon de soleil après l'ouragan.
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