En attendant l’arrivée en salle de I’m Not There, l’évocation éclatée de Dylan par Todd Haynes, dès mercredi prochain, j’aimerais revenir sur mon titre favori dans la déroutante filmographie de Zimmy.
Non, pas l’hallucinant (et quelque peu filandreux) Masked & Anonymous, première réalisation de Larry Charles, le sosie de Rick Rubin (avec lequel il concocte une sitcom pour HBO, dont Kanye West est la vedette), ex-scénariste de Seinfeld et heureux metteur en scène de Borat. Mais je digresse…
Pas même Pat Garrett et Billy The Kid, ce serait trop facile.
Non, il s’agit ici du meilleur film de rock de tous les temps. Pas moins. A savoir Hearts Of Fire. Vous ne voyez pas de quoi il s’agit ? C’est normal. Pour être tout à fait honnête, cet ultime film de Richard Marquand (le réalisateur du Retour du Jedi est décédé avant même sa sortie, plutôt que d'être assassiné par la critique) est le meilleur mauvais film de rock de tous les temps. Ce qui est encore mieux, quelque part. Un accident industriel, qui a tenu sur les écrans une semaine à Londres, avant d’être pudiquement relégué sur les rayons des vidéo-clubs.
A quoi reconnaît-on un mauvais film de rock ? A un scénario accumulant tous les clichés imaginables sur le sujet (et il y en a) sur un ticket de métro. Un tour de force dont s’est acquitté ici Joe Eszterhas (monsieur Basique Foufoune) avec le doigté qu’on lui connaît.
Et un bon mauvais film de rock ? Au nombre de détails réjouissants qui défilent et qui, au lieu de faire actionner la marche avant rapide sur la télécommande, font qu’on s’amuse. Et qu’on aura même plaisir à le revoir. Encore. Et encore. En le faisant découvrir aux amis au passage.
Et ici, on est servis. Jugez un peu. Prenez une certaine Fiona (c’est son unique grand rôle), sorte de Belle des Champs à big hair (on est dans les années 80) qui rêve de devenir chanteuse pro. Faites lui rencontrer Dylan (particulièrement peu concerné, il a la tête ailleurs, sur sa feuille d'impôts sans doute), en ex-rock star cynique qui va l’entraîner à Londres. Rajoutez une rivalité amoureuse entre icelui et Rupert Everett en glam-star à mullet (on est toujours dans les années 80) en pleine crise d’inspiration. Je sais, on rigole. N’oubliez pas une fan azimutée (et aveugle) qui tire sur son idole. Secouez bien le tout. N’oubliez surtout pas de pimenter le cocktail de quelques cameos – en vrac, Ron Wood qui montre comment se lancer une clope au bec d'un habile coup de poignet (ne pas cligner des yeux), Richie Havens, Ian Dury. Oh, et puisqu’on est dans les années 80, je le rappelle pour ceux qui ne suivraient pas, il y a aussi le grand, l’immense Timmy Cappello. Mais si, vous voyez qui c’est. Le Musclor à mullet (les années 80, n’est-ce pas) qui jouait du sax (les années…) et du synthé (… 80) derrière Tina Turner. Mais ici, bizarrement a écopé du rôle d’Animal (Jean-Marie en VF), le batteur du Muppet Show.
Si, après ça, vous n’avez pas envie de guetter une éventuelle diffusion télévisuelle (TCM l’a déjà passé, tous les espoirs sont permis), voire une vieille VHS ou Laserdisc (pour la sortie DVD, c’est pas gagné)… Et peut-être même vous débrouiller pour vous trouver ce dimanche (2 décembre) à 11h à l’Institut Lumière de Lyon. Eh oui, dans le cadre de son week-end spécial Dylan, il y a une plus que rarissime projection en salle de cet incunable. L’ultime Graal dylanien pour fan idiot… et pervers. Mais après tout, n’est-ce pas là le lot du fan ?
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